Les incroyables aventures de Stigx

La porte de l'auberge s'ouvrit lentement en grinçant sur ses gonds fatigués. Une petite silhouette se dessina dans l'embrasure de la porte. Le gnome observa l'assemblée avant de se diriger près du feu. Il s'assit et enleva sa capuche trempée. Alors que tout le monde le regardait, il prit la parole.

Bonjour, comme certain d’entre vous ne me connaissent pas très bien encore, je vais tenter de vous raconter ici mon histoire.
Je me nomme Stigx Kodam et je suis né dans les montagnes enneigées du Khaz Modan par une nuit sans lune. Les souvenirs de ma jeunesse sont très flous et c’est à l’aide des nombreux récits de mon père Mol que je suis à même de raconter ma courte vie.
Influencé très tôt par le côté artistique de ma mère Jelsia et sensibilisé à la fragilité de notre environnement par mon père, je fût élevé dans le respect et la défense de la nature. Ma petite sœur Ermyl eût droit aux mêmes enseignements et j’étais souvent chargé de veiller sur elle lorsque nos parents devaient se déplacer pour leurs activités.
Lors de mon huitième printemps, une étonnante rencontre plongea notre bonheur dans les abymes de la tristesse. Alors que j’étais sorti pour ramasser du petit bois, je tombai nez à nez avec un nain. Il parlait un langage que je ne comprenais pas et paraissait très agité. Devant cet être pour le moins louche, je tentai de prendre mes courtes jambes à mon cou, mais celui-ci, étonnement rapide pour un nain, me saisi par la ceinture avant de m’engouffrer dans un grand sac en lin.
Le voyage qui s’en suivit me paru durer des heures et lorsque le sac s’ouvrit, je reconnu immédiatement l’endroit où le vil nain m’avait emmené. Mon père m’en avait souvent parlé, dans ses récits sur la folie destructrice des nains, sur leur besoin irrépressible et compulsif à vouloir tailler la roche et creuser les montagnes. C’est ici que je me trouvais malgré moi, dans ce symbole de la culture naine qu’est Ironforge.
Durant les semaines qui suivirent, le nain m’obligea à façonner des pierres afin de m’habituer au travail pénible de la roche. Ses desseins étaient clairs, il voulait m’utiliser comme récolteur de roche pour son propre compte. Pire, il me forçait à dépecer de petits animaux pour en récupérer leur cuir. Un comble pour un gnome défenseur de la nature ! Ainsi je passai un cycle entier à travailler contre mon gré pour un incapable de nain.

il marqua une pause dans son récit afin de contempler l'assemblée, suspendue à ses lèvres, et pour souligner l'importance de ce qui allait suivre. Puis il reprit

Mais un jour, alors que j’étais en train de miner une riche veine de cuivre, le sol sous mes pieds se déroba et mis à jour une profonde crevasse qui m’englouti aussitôt. Lorsque je repris connaissance, je me trouvais dans une sombre crypte, des statues de toutes les races connues d’Azeroth ornaient les murs. La lumière ambiante provenait d’étranges pierres brillantes posées au sol et semblaient conduire à un étroit passage d’où émanaient des voix. Guidé par ces voix, je franchit ce qui semblait être une porte pour me retrouver sur une galerie dominant une vaste salle. Au fond de cette salle des êtres vêtus de robes et de capuches noires s’agitaient. Apparemment dérangés dans leurs activités, ils avaient l’air de chercher quelque chose ou… quelqu’un… moi ! Pris de panique, je tentai de retourner sur mes pas lorsqu’une main se posa sur mon épaule. En me retournant, je découvrit une forme sombre, ses yeux brillaient d’un rouge angoissant. Il ôta lentement sa capuche pour révéler son visage tout en me fixant de ses yeux lugubres. Ses semblables ne tardèrent pas à nous rejoindre, mais aucun mot n’avait été prononcé, comme s’ils avaient ‘sentis’ ma capture. Ils passèrent un long moment à m’observer quand tout à coup, toujours sans aucun mot, l’assemblée s’écarta pour laisser passer un petit homme. Il portait une robe et une capuche rouge ainsi qu’un grand bâton. Je compris vite qu’il s’agissait de leur chef. D’un imperceptible mouvement de la main, il ordonna aux autres de se disperser et de retourner à leurs activités. Il me demanda de le suivre, mais ses lèvres n’avaient pas bougé, je l’entendais dans ma tête. Il me conduisit dans une autre pièce où crépitait un feu dont les flammes étaient vertes. Il posa un doigt sur mon front. Je compris qu’il était en train de me sonder et en une fraction de seconde il aspirait l’ensemble de mes souvenirs. L’air satisfait, il s’assit sur une chaise en bois. Il m’expliqua alors qui ils étaient. Il ne s’agissait pas d’une secte ou d’autres religieux, mais d’une société secrète : Les Arcanistes. Cela faisait des siècles qu’ils oeuvraient à l’insu du monde, tapis dans leur grotte. Il m’expliqua que le fait de me trouver en ces lieux à ce moment n’était en rien le fruit du hasard, mais que cela avait été prévu et attendu depuis longtemps, bien avant ma naissance. Tous les membres de cette société secrète avaient été appelés et guidés par les forces mystiques qui régissent ce monde afin de recevoir une formation d’arcaniste. Il m’expliqua que personne ne savait quel était le but de tout cela, mais que depuis des années ils perpétuaient les mêmes rituels inlassablement.
Ainsi, isolé du reste du monde, on m’inculqua les bases de la manipulation des arcanes et les lois qui gouvernent cette société. Je compris à ce moment là que j’étais délivré des griffes de ce méchant nain et que j’étais à nouveau libre de mes déplacements. Lorsque j’atteignis mon premier cercle de connaissance, je décidai d’aller retrouver les miens et ainsi parfaire ma formation en parcourant le monde.
C’est ainsi qu’un beau matin, je frappais à la porte de la maison qui fut longtemps ma demeure et retrouva ma sœur, Ermyl.

Il se tut et but une longue gorgée de la choppe que l'aubergiste venait de lui apporter.

Voilà, mes amis, ainsi commença ma vie et mes aventures.

[Edit: fôte d'ortaugraf]